YVETTE ZGRAGGEN CHANGER L’OUBLI Die in behüteten Genfer Verhältnissen aufgewachsene Autorin hat ihr Leben lang versucht, die Tore zur Seele ihres Vaters zu öffnen: So schreibt sie im Vorwort: Aujourd’hui j’essaie de l’approfondir et de rejoindre, par-delà la mort, cet homme silencieux, irascible et bon, que j’ai mal connu, que je n’ai pas su comprendre. Une quête qui est aussi celle de mes racines longtemps occultées. Aber ihre Erinnerung lässt sie weitgehend im Stich: Pourtant ils sont tout gris, mes souvenirs, mes quelques souvenirs confus, comme s’ils étaient couverts de suie. p.135 und sie findet den Zugang zu ihrem Vater nicht: Je ne savais jamais que lui dire, à mon père, il m’intimidait, c’était à ma mère que je me confiais. Lui non plus ne savait comment franchir le fossé qui le séparait de cette petite fille. p.11 Sie macht sich auch Vorwürfe zum Scheitern ihres Unterfangens und fragt sich, wie sie es anders hätte anstellen können: Dans un cas comme dans un autre, nous aurions parlé de son passé, nous nous serions aventurés ensemble sur ce terrain miné. p.139 Zerrissen zwischen seiner einfachen Glarner Herkunft und der Gesellschaft der Genfer Grossstadt, entwichen aus einer Metzger-Familie und gelandet als Zahnarzt mit eigener Klinik, leidet Henry Z Zeit seines Lebens an Schuldgefühlen seiner Familie gegenüber, sowohl seiner eigenen als auch seiner Frau Lisi: Elle n’exprime pas ses griefs, elle ne me crie pas que je l’ai rendue malheureuse, pense-t-il, que j’ai gâché sa vie, que je l’ai déçue, elle ne se plaint jamais, elle se tait simplement et c’est pire que tout. p.120 Sein einziger wahrer Freund, der ungarische Zahnarzt Ludwig, öffnet ihm Tür und Tor zu Karriere und Eheglück. Doch sein offenbares Glück erweist sich als oberflächlich und währt nie lange: Quand les gens l‘appellent docteur, il se sent accepté, aimé. Au coeur de Genève, de la grande ville indifférente il reconstruit son monde à lui qui lui rappelle sans doute, bien qu’il n’avoue jamais sa nostalgie, le microcosme du village lointain. p.112 Denn die Sehnsucht nach seinen Wurzeln lässt sich nur schwer unterdrücken: Il ne retrouvera la vallée que pour de rares et brefs séjours. Elle restera enfouie en lui, avec tous les souvenirs, comme un secret qu’il ne pourra partager avec personne. p.35 Über allem, als Verkörperung der beharrlichen Arbeit, thront seine Mutter Cleophea: Cleophea, ses journées harassantes, ses mains abîmées, son dur, son austère courage, il y pensait toujours avec un obscur sentiment de culpabilité. p.66 Schliesslich erkennt die Suchende, dass : Mon père ne m’a rien raconté de son enfance. Je ne lui ai jamais posé de questions. Comme s’il n’avait pas d’autre passé que ce temps qu’il avait vécu depuis son arrivée à Genève. Je n’avais pas envie qu’il me parle de son village. Et lui, il feignait d’avoir tout oublié. p.23 Dieser Roman behandelt auf 140 Seiten das Leben des Vaters der Autorin, welches exemplarisch für die Gegensätze zwischen Stadt und Land, zwischen verschiedenen Gesellschaftsschichten und für die Verschwiegenheit gewisser Charaktere steht: On ne dit que ce qui est indispensable à la vie quotidienne, on ne parle pas de ses sentiments, de ses espoirs, de ses projets. p.25 Als Erkenntnis bleibt das Verständnis für die ältere Generation : Par quelle voie mystérieuse ai-je intériorisé ce qui fait sans doute le fond de son malaise. La différence, l’exclusion ? p.102 und die Wiederkehr gewisser Charakterelemente in der jüngeren: …je me suis dit qu’en fait aucune histoire humaine ne se termine jamais, qu’elle continue à travers ceux qui viennent ensuite, et que celle qui avait commencé ici, dans cette vallée, à la fin du siècle dernier, je la portais en moi. Mais en creux. Comme un trou. Comme une absence. Un maillon de la chaîne manquait, avait toujours manqué. Si je voulais la retrouver, il était grand temps. 194.134 Bestechend, mit welch schnörkellosem, unprätentiösem Stil die Genfer Autorin ihre Biographie aufarbeitet und ihrem Vater, den sie nie (wirklich) gekannt hat, ein Gedenken errichtet. PS: Titel der gelesenen Originalversion: Changer l’oubli (653)