Un polar terriblement prenant ou comme l’a dit une lectrice dans notre cercle littéraire: Un scénario bien pensé, une écriture addictive, la peur au bout de la ligne, le froid au cœur, un vrai thriller.
Une aventure pleine de présages, pleine de suspense qui vit de la psychologie des personnages.
La structure est génialement construite par deux cercles narratifs, et on se doute bientôt que les chapitres intitulés alternativement «Mathias» et «Lou» vont se croiser, mais attention…: spoiler!
Comment les deux histoires sont nouées c’est peut-être le secret de la tension de cette histoire. Quoiqu’il y ait des gens qui ont critiqué le titre comme se référant à celui des «6 petits N…», il faut avouer que l’on y trouve certaines parallèles.
Il est vrai que six jeunes Français vont faire une randonnée en Albanie (selon l’écrivaine il y a trop de gens dans les Alpes françaises pour y placer ce drame) croyant pouvoir profiter d’un bivouac sous les étoiles, et qu’une courte file de fourmis monte à l’assaut des montagnes, sages et ordonnés bien en ligne. p.31
Mais la couleur de ces insectes trahit que la nature se montre de son côté brutal: Il neige, des tempêtes s’annoncent, des avalanches les menacent, des crevasses les attirent; à cela s’ajoute le froid, la faim et la soif. Tous ces phénomènes forment un décor qui réveille l’imagination et l’instinct du lecteur pour qu’il se solidarise avec ces hommes pris au piège. Le thème central de la cordée mal préparée au défi de la nature fait bientôt tourner la sortie à une marche de condamnés. Et la question se pose: vont-ils survivre?
Mais ce n’est que la moitié du drame…. Il est vrai que Mathias, un sacrificateur qui combat le mal, qui essaie de conjurer le sort et de porter bonheur à ses clients en jetant des chèvres par-dessus des falaises pour combattre la superstition des montagnards, rencontre des problèmes avec sa vocation et commence à douter de son don.
Comme mentionné c’est la psychologie des participants qui est extrêmement bien décrite: terreur, superstition, révolte, doutes, panique…
La péripétie est époustouflante, absolument inattendue p.236
Et à la fin le sacrificateur remplit sa fonction….
A recommander vivement, pas seulement aux ados de polars.