Contenu cf. couverture
La couverture montre probablement la mère qui habille sa fille. Cela correspond à l’histoire. Le livre traite de la mère et de son évolution jusqu’à sa mort dans la maison de retraite, seule et dans son propre monde. L’auteure parle de manière imagée et dans un langage simple et descriptif des normes sociales (par ex. comment une jeune femme doit se comporter pour obtenir un homme sérieux). Elle mentionne l’intention de la mère d’offrir à ses enfants une vie meilleure que la sienne (l’éducation, notamment, est un thème récurrent). Mais en même temps, elle critique sa fille lorsqu’elle s’intéresse à des choses du présent et ne considère pas seulement les devoirs scolaires et plus tard le travail comme un objectif de vie.
Il s’agit en premier lieu du travail de la mère, depuis sa prime jeunesse, et de l’évolution de ses responsabilités en tant que mère et entrepreneuse (le mari de la mère ne joue pas de rôle dans le livre). Il est intéressant de noter que la mère a dirigé une entreprise indépendante il y a une centaine d’années, mais qu’elle estime en même temps que “pour une femme, le mariage étale la vie ou la mort, l’espérance de s’en sortir mieux à deux ou la plongée définitive”.
J’ai particulièrement aimé plusieurs passages de la visite ; ils disaient aussi quelque chose entre les lignes sur le caractère de la mère. Exemples: :
- Elle était une mère commerçante, c’est-à-dire qu’elle appartenait d’abord aux clients qui nous “faisaient vivre”.
- Les disputes entre mon père et elle (la mère) n’avaient qu’un seul sujet, la quantité de travail qu’ils fournissaient l’un par rapport à l’autre.
- S’élever pour elle, c’était d’abord apprendre (elle disait “il faut meubler son esprit”) et rien ’était plus beau que le savoir.
Difficile et pour l’auteur, la partie la plus émotionnelle de l’histoire, elle décrit les dernières années, lorsque sa mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer. La phrase qui m’a le plus touchée est “Lui poser une prothèse de hanche, comme le reste - lui refaire des lunettes, des dents -, n’était plus la peine”. J’espère ne jamais avoir à vivre moi-même une telle situation, même si le sujet est plus que jamais d’actualité avec la situation actuelle dans le domaine de la santé (coûts, manque de personnel qualifié).